Client
Habitation personnelle
Superficie
150 m2 habitables – 9 Ha de terrain & bois
Situation
Brengues (Quercy – France)
Période
1996 – 1999
A partir d’une maison élémentaire agrandie d’une pièce sans doute vers la fin du 17e siècle ou le tout début du 18e, puis abandonnée pendant un demi-siècle, est née une restauration exemplaire respectant en tous points l’architecture d’origine.
Le prix René Fontaine a récompensé cette renaissance.
Une restauration précise et délicate
D’après le reliquat de lauzes encore accrochées au pignon, la couverture devait être à l’origine en lauzes calcaires et le toit celtique ; toutefois étant donné le coût astronomique des lauzes toujours en augmentation (par surenchère des prix et manque de carrières exploitées) se situant entre 1 700 et 2 000 F le m:, la couverture a été refaite en tuiles plates anciennes de récupération avec une bordure de lauzes.
L’unité de matériaux a été conservée : du bois de chêne pour les fermes de la charpente laissée apparente dans les combles, de la terre cuite ancienne pour les sols, une finition à la chaux pour les murs.
Double charpente
L’architecte a adopté le principe de la double charpente pour obtenir une isolation parfaite : de l’intérieur vers l’extérieur, d’abord des fermes apparentes en chêne et de larges voliges en peuplier, puis une seconde charpente en peuplier portant l’isolation, enfin les liteaux et la couverture. Le toit a été ainsi rehaussé de 12 cm mais cette modification est en réalité imperceptible au regard. Les lucarnes si délicatement proportionnées ont été refaites à l’identique et la souche de cheminée sur le toit est bien assise, sans maigreur ni hauteur excessive.
Planchers et revêtements
Grâce aux relevés, les planchers ont pu être reconstitués avec des solives de mêmes dimensions. Un parquet ancien, constitué de larges planches de récupération, a été posé dans les combles aménagés, exception faite de la partie sanitaire et de la chambre où pour assurer une meilleure isolation phonique (il n’y a ainsi pas de bruit dans le séjour) on a préféré une dalle de béton armé.
La cuisine a été aménagée dans le fournil où le petit four à pain a été reconstitué.
La maison était construite directement sur la roche et le sol était par trop irrégulier pour la conserver telle. Les anciens qui l’habitaient n’avaient sans doute pas de meubles car seul le devant des cheminées était plan.
Il a donc fallu faire sauter la roche avant de poser le carrelage sur un mortier de sable et de chaux.
Ce sauvetage paraît à nos yeux d’hommes du 21è siècle pousser jusqu’à ses limites le travail délicat de restauration à l’identique de la maison rurale ancienne, sans sacrifier un instant le confort. Tous les détails de cette architecture simple et pourtant si complexe et si difficile à restituer ont été pris en compte — une architecture sans architecte… restituée par un architecte. Il allait de soi que ce travail minutieux avait toutes les raisons de recevoir un prix au concours Maisons Paysannes de France.