Ferme de la basse-cour du Château de Loupoigne (1987)

Client

Habitation personnelle

Superficie

Style Brabançon XVIIIe siècle
500 m2 habitables – 3 Ha de terrain

Situation

Loupoigne (Belgique)

Période

1987

Cet ensemble fut la propriété de M.Henri Lust Architecte, qui en effectua la restauration de 1987 à 1992. Elle est aujourd’hui un hôtel de grand standing, l’Indrani Lodge.


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La ferme de la Basse-Cour du Château de Loupoigne

Cette ancienne ferme fortifiée située aux abords du château de Loupoigne, aujourd’hui disparu, constituait jadis une part importante des revenus seigneuriaux de Loupoigne.
De la forme d’un quadrilatère chaulé des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, elle est constituée d’un corps de logis bas en moellons et pierre blanche, d’étables sur base de moellons, surhaussées de briques au XIXe et couvertes de tuiles, et d’une grange en long, en moellons et briques, surélevée en 1857.
Ce bel ensemble de bâtiments, laissé à l’abandon et dont le précédent propriétaire avait envisagé la démolition de la grange, fut racheté par l’architecte Henri Lust et classé en 1989 comme monument historique et esthétique après l’exécution des travaux.
Les écuries furent transformées en salles de séminaires et la grange en salle d’exposition.

Elle fut par la suite un lieu d’exposition et de représentations théatrales (échevinat de la ville de Genappe) pour être aujourd’hui une maison d’hôtes de standing sous le nom « d’INDRANI LODGE ».

Extrait du n° spécial de l’Evénement Immobilier de janvier 1995.

« Comme si de rien n’était.

Fin des année 80, l’architecte Henri Lust est séduit par une ferme castrale en ruine inscrite, depuis le XVIIè siècle, dans le paysage d’un des plus beaux villages du Belgique. Son désir : la faire ressurgir du passé, quitte à devoir lui imposer une nouvelle affectation. Ce qui ne l’empêchera pas de respecter totalement ce qu’elle était hier.

Sans toucher au plan d’origine, il y a introduit quantité d’espaces nouveaux : une confortable habitation unifamiliale dans les écuries et fenils, des chambres d’hôtes et salles de réunion dans l’ancien corps de logis et les étables, un sauna et une piscine couverte dans la grange, etc. Seules des ouvertures ont été percées ou agrandies, essentiellement côté Sud.

Les matériaux ont bénéficié du respect de leur âge : la brique d’origine a été restaurée, les toitures ont été refaites avec des tuiles de récupération, la cour a été repavée à l’ancienne. Comme dans la plupart des restaurations, explique son architecte, le plus difficile était non seulement de redonner à cette ferme son aspect d’origine, mais également d’y intégrer, de manière subtile, les techniques modernes qui font le confort d’aujourd’hui. La réussite est totale. Pour preuve, la ferme a été classée par la Commission Royale des Monuments, Sites et Fouilles…après les travaux. »

Le village de Loupoigne conserve peu de témoignages de son glorieux passé. Au Moyen Âge, un important château fort se situe au centre de la localité. Siège d’une seigneurie qui est l’apanage de la famille dite « de Loupoigne » à partir du 12e siècle, le château passe entre diverses mains tout au long de l’Ancien Régime.
La ferme de la Basse-Cour occupe aujourd’hui l’emplacement de cette ancienne place forte dont les douves se distinguent encore à l’arrière, entre le jardin de la ferme et l’ancien cimetière situé derrière l’église Saint-jean-Baptiste. Autrefois, la ferme de la Basse-Cour constituait avec la ferme d’En-Bas et la ferme d’En-Haut une part importante des revenus des seigneurs du lieu qui étaient des vassaux du duc de Brabant.

Le complexe forme un quadrilatère composé de bâtiments érigés en briques chaulées aux 17e, 18e et 19e siècles autour d’une cour rectangulaire. Le logis, assez bas, constitue la partie la plus ancienne de l’ensemble ; datant du 17e siècle, en briques et pierre blanche, il a été modifié dans la seconde moitié du 18e siècle lorsqu’une porte et plusieurs fenêtres sont percées. Les étables datent pour leur part du 19e siècle et conservent des soubassements en pierre, tout comme la grange en long percée d’une porte charretière en plein cintre sur laquelle s’inscrit la . date de 1857, témoin des transformations de l’époque. Du côté du parvis de l’église se trouve un second portail couplé à une porte cochère.

Intérieurs :

En amoureux des matériaux, j’ai souhaité chauler les murs enduits et jouer avec la superbe briquette rouge si typique de cette région. Les belles hauteurs sous plafond et les arcs plein cintre sont d’une rare élégance.

Décoration et ameublement : Thierry Aughuet.

Pour l’anecdote, le manteau de cheminée a été chiné chez Standart à Bruges, et la peinture murale en trompe-l’œil est l’œuvre de Francine van Marsenille, à l’époque de la réalisation de l’ensemble des travaux.