Maisons traditionnelles – Huppaye

Client

Réalisation personnelle.

Superficie

400 m2 environ

Situation

Belgique

Période

1968

Extrait de la revue BATI-DECO n° 7 de février 1982.

QUELQUES PIERRES DANS LE MUR DE FAÇADE.

Fièrement plantée dans un très bel environnement, cette ancienne ferme d’époque Renaissance Espagnole, était vouée à la destruction. Il faut reconnaître qu’elle n’offrait guère d’intérêt si ce n’est le charme d’une situation merveilleuse et cette envie d’en «faire quelque chose» qu’on appelle parfois «coup de foudre », aussi violent qu’inexplicable. Il n’y avait plus qu’à trouver le fil conducteur.

– INVENTAIRE DU PATRIMOINE – Ferme de Fauconval à  Huppaye

A l’extrêmité ouest du village, gros logis de deux niveaux en brique et pierre de Gobertange, dont le volume remonte au 17e siècle (millésime « 1664 » au-dessus de la porte). Fortement remanié au 19e siècle, il ne conservait que quelques baies en pierre de Gobertange, dont des fenêtres à  traverse formant larmier en façade arrière. Vers 1970, restitution par l’architecte Henri Lust « dans le style » avec des matériaux de récupération, et annexe de même esprit bordant la cour. Classée comme MONUMENT, bâtiment principal et dépendances.

Relevé de la façade avant travaux.

Et il était là, tel une énigme silencieuse tracée sur le mur de façade : quelques pierres blanches subsistant de l’entourage d’une ancienne fenêtre aujourd’hui obturée. En outre, dans le dessin irrégulier de la brique de façade se devinait l’emplacement des anciennes ouvertures. Un premier travail consiste donc à les remettre en place permettant ainsi à la façade de retrouver son rythme original. Regarnie de fenêtres à meneaux de pierre blanche elle offrait déjà une physionomie toute différente. 

Brique espagnole, pierre de Gobertange et ardoises naturelles … voici son identité régionale. Les 4 chatières d’origine garnissent toujours le grand toit en pente accentuée. Les murs tendaient à se dissocier. Aussi ont-ils été consolidés, rapprochés et fermement main-tenus par la présence d’une dalle de béton ancrée dans les façades.

Le perron a été entièrement créé, donnant à l’ensemble un petit air de château, une allure majestueuse. Une grande terrasse — zone d’accueil et de détente — le prolonge. Elle sur-plombe la grande cour pavée d’entrée sur laquelle donnent les garages. 

On remarquera dans le mur de briques d’enceinte la présence de deux jolies portes anciennes. A gauche de la maison, une longue bâtisse — entièrement nouvelle — abrite le barbecue et enfin de vastes bureaux éclairés à l’arrière, côté jardin, par de larges fenêtres Velux. Réalisée dans le même esprit que la maison et non pas dans son style, elle s’en dissocie discrètement sans nuire à l’impression d’ensemble, d’autant que de la maison elle-même, la seule vue qu’on en ait est celle qui donne sur le barbecue avec son âtre, son haut toit à charpente visible et la sympathique réserve à bois. Il s’agit là sans conteste d’un très bel exemple d’interprétation du contemporain et d’intégration dans le prolongement d’une demeure ancienne.

L’intérieur de celle-ci est une fête pour les yeux. Chaque pièce a été meublée avec goût et en parfaite symbiose avec la réalisation générale. Au sol, on trouve une alternance de pierre naturelle et parquet en châtaignier tandis que l’étage est recouvert d’un épais tapis plain. Peu de meubles mais de très grande classe, une décoration très sobre mais raffinée s’imposent au fil des pièces. L’étage a été traité en « quartiers». Celui des parents d’abord garni d’élégants meubles laqués dans lesquels se reflètent les poutres du plafond. Celui des enfants et des invités ensuite. Sous le toit, un vaste grenier sert d’espace de détente et de loisir. 

 Plus austère, la façade arrière présente cependant la même impression d’équilibre parfait. C’est le côté réservé aux pièces utilitaires. On y communique directement avec le jardin dans lequel a été aménagée la piscine. La nature est au rendez-vous qui enrobe la propriété dans un véritable écrin de verdure.