Ferme du Vicaire (1982-1993)

Client

Habitation personnelle

Superficie

500 m2

Situation

Hédenge (Belgique)

Période

1982-1993

Délicatement blotti à l’ombre d’une chapelle médiévale, dans un hameau au charme miraculeusement préservé, au creux des sillons labourés de la riche région de Hesbaye, on découvre, au travers d’un portail discret, un monde à l’abri du vacarme et de l’agitation.

C’est dans une ferme en carré du XVIIe siècle, caractéristique du Brabant Wallon, que l’architecte Henri Lust a décidé voilà près de dix ans, d’y vivre avec sa famille et d’y installer ses bureau tout en ouvrant périodiquement ses portes à des activités d’ordre culturel.

L’aménagement tant extérieur qu’intérieur, traduit le souci d’authenticité et d’élégance dont l’architecte ne s’est jamais départi dans de nombreuses réalisations de restauration de bâtiments historiques dont il est l’auteur tant en Belgique qu’en France. Il s’agit d’un dosage subtil entre respect des éléments architecturaux traditionnels et l’aménagement intérieur où le mélange des éléments anciens et contemporains se côtoient.Les murs sont traités à l’aide d’un enduit à la chaux (à l’exclusion de ciment !) qui leur confèrent une présence et une chaleur très apaisante.

Les matériaux de revêtement de sol, terre cuite, pierres naturelles et planchers massifs, ainsi que les plafonds constitués de voussettes en briques viennent renforcer cet effet de douceur intimiste. La succession des locaux ménageant sans cesse des surprises, provoque un suspense propice à maintenir l’intérêt de la découverte des lieux.

Les bâtiments, ordonnés autour d’une cour carrée, laissent apparaître au travers des ouvertures à la modénature bien différenciée, leurs différentes fonctions lorsqu’ils étaient encore en exploitation : corps de logis, anciennes écuries (transformées en bureaux), grange actuellement aménagée pour y recevoir des expositions d’art, porche d’entrée chapeauté de son pigeonnier traditionnel, fournil et porcheries devenus actuellement salle à manger et cuisine.

La cour intérieure, pavée, caractéristique de la région, est animée par un jardin très sobre dont les essences, à base de feuillages s’étalant du vert au gris, ainsi que les plantes grimpantes accrochées aux façades et toitures, assurent l’intégration du bâtiment avec son environnement.

La grange, à la charpente monumentale entièrement d’époque, a été aménagée de façon subtile pour y recevoir des expositions d’art et y organiser des manifestations d’ordre culturel et associatif.

Un système de chauffage par air chaud, très discret, permet  d’amener la zone d’utilisation à une température agréable en quelques dizaines de minutes, tout en évitant de chauffer inutilement la totalité du volume.

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Au fond du jardin, une ravissante treille de roses conduit au charmant pavillon d’été, formé de l’ancien fournil et d’une serre, au sein duquel des artistes, comme actuellement Charlotte Culot, se réfugient pour y donner libre cours à leur inspiration.

Enfin, pour couronner le tout, l’organisation du jardin souligne et achève l’ensemble de la propriété. Par un jeu de haies de charmes taillés, jardin, potager et verger se différencient et acquièrent ainsi leur propre atmosphère.

Les zones de pelouse tondues rases contrastent avec d’autres moins courtes et certaines où les herbes sauvages peuvent pousser à loisir, ceci de façon à maintenir un biotope propre au développement d’une vie naturelle, tout en ayant un aspect général très ordonné.

Dernier élément plein de charme, une mare d’espèces végétales typiques de la région, constitue le point d’orgue de la zone naturelle située au centre du verger.

Article extrait de la revue SPAZIO de janvier-février 1993 par VERONIQUE FRANCOIS.                                                                                                                                                                                   Photos Mario Bofanti et Henri Lust